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L’hécatombe continue à la frontière franco-britannique

Depuis le 8 octobre dernier, 8 décès ont été recensés à Calais et dans la région. Les politiques publiques menées à cette frontière ont tué et continuent de tuer.

Le 8 octobre dernier, Meron Brhane, un jeune exilé érythréen, est mort noyé après une tentative de traversée de la Manche. Depuis cette date, au moins 8 personnes ont perdu la vie à la frontière franco-britannique.

Le 6 novembre 2023, vers 22h, Dinh Anh Nguyen, un exilé vietnamien de 37 ans, est mort après avoir été percuté par un train alors qu’il marchait sur la voie ferrée. Dinh n’a pas entendu le train arriver et le conducteur du train, compte-tenu de l’obscurité, n’a rien pu faire pour éviter de le percuter. Ce décès n’a pas été médiatisé, l’information est parvenue aux associatifs par le biais d’un agent de la sécurité SNCF rencontré pendant l’évacuation d’un campement.

Suite à une grave agression au couteau survenue le 24 octobre 2023, à Calais, Awad Adam est mort samedi 11 novembre, après plusieurs semaines de coma passées à l’hôpital de Calais.

Le 13 novembre 2023, suite à une bagarre, Abdelbassit Nourredine Ahmad Mohammad, un exilé soudanais âgé de 22 ans est mort, après avoir été égorgé. Il était originaire de la ville de Gadarif, dans l’est du Soudan, à proximité de la frontière éthiopienne.

La Manche rejette des corps sur les plages du littoral

Un groupe d’une quinzaine de personnes exilées a été percuté par un camion dans la nuit du 16 au 17 novembre 2023, vers 00h30. Geçsöyler Mehmet Ali et Baysal Recep, de nationalité turque, sont morts sur le coup. Quatre autres sont blessées, dont l’une grièvement. Mehmet Ali et Recep étaient originaires d’Aksaray, en Turquie.

Le 22 novembre, un groupe d’environ 65 personnes exilées, originaires pour la plupart d’Erythrée et d’Ethiopie, a tenté de traverser le Channel à bord d’une embarcation en partant d’Equihen-Plage, dans le Pas-de-Calais.

Après à peine 10 minutes de navigation et à moins d’un kilomètre des côtes, le bateau s’est trouvé en difficulté, l’eau commençant à entrer dans l’embarcation. De nombreux passagers ne portaient pas de gilets de sauvetage. Plusieurs personnes sont tombées à l’eau, dont Mulu et Aman. Ils n’ont pu être sauvé·es et sont mort·es noyé·es. Mulu était née le 8 février 1989 et était originaire d’Ethiopie.

Comme après chaque décès à la frontière franco-britannique, des militant·es solidaires se sont rassemblé·es jeudi 23 novembre à Calais pour rendre hommage aux victimes et dénoncer les politiques meurtrières mises en place depuis des années sur ce territoire.

Lundi 4 décembre, un corps inanimé a été retrouvé sur la plage de Dannes, dans le Pas-de-Calais. Selon les autorités, il pourrait s’agir d’Eskiel, un exilé éthiopien de 37 ans, porté disparu depuis le naufrage du 22 novembre au large d’Equihen.

Une zone de mort du Touquet à Dunkerque

Depuis le 1er janvier 2023, ce sont au moins 23 personnes exilées qui ont perdu la vie à Calais et dans la région. Depuis 1999, ce sont a minima 389 personnes qui sont mortes en cherchant à rejoindre le Royaume-Uni à partir des côtés françaises ou belges.

Voici le bilan macabre des politiques racistes menées par les états français, belges et britanniques depuis plus de 30 ans.

Plage de Sangatte, 8.10.2023 (Crédits : M.Galisson).

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Maël Galisson (6 décembre 2023). L’hécatombe continue à la frontière franco-britannique. Calais, frontière meurtrière | Calais, deadly border. Consulté le 22 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/m6jo


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